A L’ESPERE
SANDRINE WILLEMS
EDITIONS LES
IMPRESSIONS NOUVELLES
J’ai eu
connaissance de ce livre : « A L’ESPERE « » par une
manifestation littéraire, organisée au mois d’avril 2008 ; lors de la fête
des librairies.
Cette
présentation du livre avait comme particularité, outre d’être lue par l’auteur
elle-même, d’être entrecoupée et accompagnée de chants anciens chantés à
cappella par une chanteuse lyrique professionnelle .La mise en scène et la
complicité des deux artistes étaient telles que je fus très vite captée et
emportée dans leur monde onirique.
L’événement
passé, je pensais que le charme produit par cette représentation provenait en
grande partie du talent de la chanteuse lyrique et de la mise en scène
judicieuse de l’écrivaine. Je suis assez réfractaire à la littérature
romantique ,j’avais donc des doutes quant à l’intérêt que le livre pouvait
susciter en moi, mais par acquis de conscience et dans l’idée un peu perverse,
de mesurer la distance entre sa représentation et l’œuvre elle-même je me le
procurais.
Dès le début de ma lecture ,je fus à nouveau emportée dans un monde onirique et
étrange,au point de rencontre exact entre le rêve, la réalité, l’imaginaire et
le récit historique fantasmée.
Mauve, l’héroïne
par son indépendance de vie et d’esprit, endosse contre son grès, par la force
de l’époque, l’image inquiet ante et dangereuse de la sorcière. Image conçue
par l’antique société patriarcale, c’est l’histoire d’une femme sensitive,
passionnée, entière et libre mais dont l’issue ne peut être que fatale.
Une sorte de
mélodie héroïque et dramatique intérieure accompagne en sourdine le récit qui
avance librement ,rythmé comme une cavalcade et vous amène le plus sûrement du
monde vers des contrés fantastiques et pourtant connues.
Mauve ,ce sublimé, cette essence de femme
,belle ,fine ,douce,spirituelle qui tombe amoureuse de cet homme sauvage,
prédateur brutal ,primaire,une attirance des contraires qui existe dans
l’imaginaire de tous .
L’action se situe
en Provence au temps des seigneurs, dans une nature habitée et façonnée par le
vécu des hommes et de leurs mythes, une Provence totalement étrangère aux
folklores réducteurs.
C’est dans une
garigue odorante et griffue, parmi les plantes médicinales et les animaux
sauvages, que se livre un éternel et irréductible combat, celui de l’amour de
l’autre contre l’amour de soi ou vice et versa ;
« Ne savait-elle que
les chevaux de Camargue après des années à servir l’homme, peuvent subitement
retourner à l’endroit ou ils sont nés ? En lui elle était fascinée par
cette irréductible sauvagerie, cette liberté-En lui elle avait rencontré la
radicale altérité de l’animal ou de Dieu, ce tout autre auquel confronte
inévitablement l’amour –et qui tue, si on ne sait pas le dompter ; »
Un livre qui en
deux temps trois mouvements vous fait décoller de la réalité, vous fait
remonter le temps et l’histoire et pourtant vous replace au centre de
vous-même ;
Indispensable cet
été, à la plage ou dans les forets profondes .
Une lectrice sous le charme : J
M A